En Allemagne, on ne plaisante pas avec l'argent du contribuable. La rémunération des politiques et les dépenses allouées à l'exercice de leurs fonctions sont non seulement plafonnées par la loi, mais également rigoureusement contrôlées par la société civile. Tout écart est immédiatement sanctionné, les politiques allemands sont tenus de montrer l'exemple, surtout en temps de crise.
Suite à l'adoption du plan d'austérité par le gouvernement début juin, qui prévoit de réduire les dépenses publiques de 80 milliards d'euros d'ici à 2014, les députés et les ministres ont ainsi annoncé renoncer à l'augmentation de leurs indemnités parlementaires prévues en 2009. La décision n'aurait pas pu attendre tant les chiens de garde de l'argent du contribuable sont réactifs en Allemagne. L'influente association des contribuables allemands, qui compte pas moins de 320 000 adhérents, veille ainsi scrupuleusement au respect des règles concernant les rémunérations et dédommagements des politiques. Un lobby puissant et bien organisé, qui édite notamment un rapport annuel pointant du doigt toutes les dépenses de l'Etat qu'il considère comme excessives .