Sarkozy se réjouit :et si la victoire de Donald Trump était la validation de sa propre stratégie dans cette campagne interne ? « Partout, les gens veulent de l'épicé, des idées fortes. Surtout pas de pensée unique. Ce monsieur Trump, il est consternant. Mais il réussit aussi parce qu'il ne se refuse aucune outrance », nous confiait-il déjà en mars dernier, en marge d'un déplacement dans le Var. Alors pas question pour lui de renier les polémiques qui émaillent sa propre campagne, comme celle sur les « Gaulois », ou tout dernièrement sur « la double ration de frites » pour les enfants qui ne mangent pas de porc dans les cantines.
« Toutes les polémiques du monde n'ont pas empêché Trump d'être élu », assume Gérald Darmanin, directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, qui n'hésite pas à comparer le duel Clinton / Trump au match Juppé/Sarkozy : « Il y a le candidat de l'establishment, choisi par les sondages, les élites et les CSP +, puis celui qui parle directement au peuple. Le candidat qui rêve d'une société heureuse, et celui qui décrit la société telle qu'elle est vraiment », dit-il en allusion à l'identité heureuse défendue par le maire de Bordeaux. « Ce n'est pas aux observateurs de choisir, je veux être le porte-parole de la majorité silencieuse », a martelé Sarkozy hier soir, en déplacement à Meyzieu, dans le Rhône.
Une lecture qui hérisse forcément les supporteurs de l'ancien Premier ministre. « Je ne suis pas convaincu que celui qui a été longtemps maire de Neuilly, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, puis président de la République puisse vraiment se revendiquer candidat antisystème », tacle Benoist Apparu. Et pas question de tirer un quelconque enseignement de la victoire de Trump pour la primaire de la droite : « On ne va pas changer de campagne. Tactiquement, faire un virage à 180 degrés à une semaine du premier tour, ça serait ridicule, risible, poursuit le député de la Marne. Et puis sur le fond, ce n'est pas parce que les populismes gagnent du terrain qu'il faut leur donner raison. On ne va pas refuser de s'adresser à l'intelligence des gens. »
En écho, les deux camps estiment l'un comme l'autre qu'ils sont le meilleur rempart face au Front national. « Le principal adversaire de la droite, c'est pas la gauche, mais l'extrême droite. Il faut donc le combattre en allant sur son terrain », décrypte un soutien sarkozyste. « Mais ce n'est pas parce qu'on essaie de singer Le Pen qu'on crée une digue », conteste un proche de Juppé. Le même Juppé qui, hier soir en meeting à Bordeaux, a répondu sèchement à ses détracteurs : « Je dis non au clivage ! Non à la démagogie qui monte les Français les uns contre les autres, les élites contre le peuple ! » a-t-il chargé, renvoyant dos à dos son principal concurrent à la primaire et la patronne du FN.
Samedi 27 décembre, stade Pierre-de-Coubertin à Paris. Patrick Balkany et son bras droit Jean-Pierre Aubry posent ensemble tout sourire pour le Paris-Levallois, qui reçoit Nancy ce jour-là. Jean-Pierre Aubry, en tant que président de ce club de basket, et Patrick Balkany, maire de Levallois, remettent les maillots du All Star Game à deux joueurs sélectionnés pour ce championnat. Jusqu'ici rien de transcendant. Le hic, c'est que, sous le coup d'un contrôle judiciaire, l'ex-directeur de cabinet de Patrick Balkany a interdiction d'entrer en contact avec ce dernier.
Jean-Pierre Aubry a en effet été mis en examen le 3 octobre dernier pour "complicité de corruption passive" et "blanchiment de corruption". Il avait été mis en examen une première fois en mai pour "blanchiment de fraude fiscale", dans la foulée d'Isabelle Balkany. Patrick Balkany a quant à lui été mis en examen fin octobre pour "blanchiment de fraude fiscale", "corruption" et "blanchiment de corruption