Plus de 60% des élus qui votent la destitution de Dilma Rousseff sont eux même poursuivis dans diverses affaires de corruption...
La présidente du Brésil Dilma Rousseff comparaissait lundi au Sénat pour se défendre personnellement dans son procès en destitution, une ultime intervention avant sa probable éviction, point final à 13 ans de règne de la gauche dans le plus grand pays d'Amérique latine.
Un « coup d'Etat contre la Constitution »
« Je viens pour vous regarder dans les yeux, messieurs les sénateurs, et dire que je n'ai commis aucun crime de responsabilité, je n'ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement et arbitrairement accusée », a déclaré la dirigeante de gauche, l'air sombre face à l'hémicycle. Mme Rousseff s'est dite victime d'un « coup d'Etat contre la Constitution » pour porter au pouvoir un « gouvernement usurpateur » au mépris des 54 millions de Brésiliens qui l'ont réélue en 2014. « Nous sommes à un pas d'une grave rupture institutionnelle, de la concrétisation d'un authentique coup d'Etat », a-t-elle lancé sur un ton combatif. « Votez contre l'impeachment, votez pour la démocratie », a-t-elle conclu au terme d'un plaidoyer de 30 minutes.
Suspendue de ses fonctions depuis le 12 mai dernier, Dilma Roussef a tenté de se défendre personnellement à son procès en destitution pour maquillage présumé des comptes publics.
A son arrivée, elle avait été accueillie par plusieurs centaines de ses partisans qui scandaient « Dilma, guerrière de la patrie brésilienne ! » avec des pancartes du Parti des travailleurs (PT) et des fleurs à lui remettre en guise d'encouragement. Même si tous les pronostics lui sont défavorables, l'ex-guérillera de 68 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature militaire (1964-1985), est venue à ce rendez-vous historique « décidée, préparée pour la bataille », a déclaré aux journalistes le député Silvio Costa qui la soutient.
Vote final attendu mardi ou mercredi
Pour affronter les sénateurs, dont plus des deux tiers requis sont favorables à « l'impeachment » selon les comptages des médias, elle était accompagnée de son mentor politique, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), du célèbre chanteur-compositeur engagé à gauche Chico Buarque, et d'une douzaine d'anciens ministres.
Des corrompus ailleurs comme ici qui paradent et donnent des leçons de morale : la gauche qui ne tient pas ses promesses et qui n'est pas exemplaire ouvre de larges boulevards à de sales types qui ne rêvent que de se réhabiliter en usurpant le pouvoir ...Ceux qui me suivent quotidiennement m'auront compris ...Faut pas se laisser piéger par ses grands cyniques qui sont experts en manipulations et en sombres manœuvres...